Notre-Dame-du-Blankedelle
Historique
La paroisse « officielle » n’a pas 50 ans. Elle est devenue officiellement paroisse le 25 décembre 1959, autonome par rapport à la paroisse Ste-Anne, après un cheminement de presque 10 ans. On comprendra mieux la véritable origine de la paroisse actuelle en lisant les lignes qui suivent :
« …à partir des années ‘50, livré aux lotisseurs, Auderghem se peuplera brusquement et de plus en plus intensément du côté du Transvaal, un quartier qui porte son éloignement jusque dans sa toponymie… Les habitants du Transvaal, presque tous des couples jeunes, avec promesses d’enfants, se retrouvaient… des paroissiens de Ste-Anne, tant par nécessité que par obligation. Leur éloignement de l’église paroissiale fut peut-être, parmi d’autres, un incitant à leur rapprochement humain.
Toujours est-il que quelques chrétiens particulièrement dynamiques et doués, prospectés et entraînés par le couple Devillers (lui-même peut-être influencé par les expériences des Foyers Notre-Dame) organisèrent dès 1951 des rencontres chez l’un ou l’autre, en alternance. Chacun y apportait ses tartines ; on y priait, réfléchissait et discutait d’un thème choisi à la séance précédente, à l’instar des foyers Notre-Dame. Ces groupes, peu nombreux au départ, s’intitulaient informellement « groupes de foyers ». Ils bénéficiaient de l’approbation et quelquefois de la visite du curé de Ste-Anne, l’abbé Frans Debremaeker. Un de ces groupes de foyers terminait ses réunions par un chant religieux,… une habitude appelée à de longues séquelles !
Les pionniers de ces groupes de foyers, avec les Devillers, sont, entre autres, les familles Allard, Biebuyck, Debouny, Lawalrée, Martin, Mélis et Vander Biest. On peut vraiment dire qu’ils ont été la semence de la future paroisse.
En effet, dès l’origine, ils firent germer un foisonnement incroyable d’activités. L’absence de télévision aidant, de leur plaisir à chanter ensemble naquit une chorale, de leur joie de vivre se forma un groupe théâtral… Son objectif, à l’époque, était de faire, dans la bonne humeur, une recette au profit d’un comité de soutien à l’école St Pie X, en construction.
Le groupe théâtral fut dissout avec la première fancy-fair de l’école St-Pie X où les protagonistes et leur objectif se retrouvaient.
Pour informer le voisinage de leurs activités, des bonnes et moins bonnes nouvelles, Mr Devillers imagina de rédiger et d’éditer, en mai 1952, avec Madame Lawalrée et sous la protection du groupe d’entraide, une petite feuille mensuelle qui se voulait déjà un « lien » entre tout ce qui s’éveillait dans le quartier. Le premier tirage de 50 exemplaires fut confié à une maison spécialisée en polycopie… ». (Source : R. NOE, Notre-Dame du Blankedelle, Petite histoire d’une paroisse et de son église, des origines à la dédicace. Texte rédigé avec la collaboration de la Fabrique d’Église et de l’Équipe Pastorale. Auderghem, 3 décembre 1995)
Concurremment, les célébrations liturgiques des paroissiens du Transvaal émigrèrent progressivement de Ste-Anne vers la chapelle du Sacré-Cœur, avenue Chaudron, cela sous l’impulsion des paroissiens et du clergé de Ste-Anne lui-même. Vers 1954, un vicaire de Ste-Anne, l’abbé Raymond Van Schoubroeck, peut officiellement résider au Transvaal. La future paroisse du Blankedelle se cotisait pour payer le loyer, d’abord avenue Chaudron, puis au 98, avenue Meunier. Le vicaire, déjà plus « paroissial », s’occupa du problèmes des écoles. Il existait une école gardienne dans les locaux du Sacré-cœur, école nommée l’École du Transval » (et non Transvaal). Ce n’était pas adapté.
» Le 9 juin 1954, le vicaire institua l’école primaire et gardienne Saint Pie X dans des bâtiments préfabriqués – aussitôt insuffisants – sur des terrains acquis aux sœurs du Sacré-Cœur, grâce à l’aide de la famille Waucquez. De nouvelles constructions s’avéraient indispensables.
Un « Comité du Fonds Scolaire » fut créé à cette occasion par des bénévoles… qui entreprirent de fabriquer des centaines de petites écoles en bois et de chartes commémoratives pour les vendre aux fêtes et soirées de ce fonds… Comme dit plus haut, les recettes de la compagnie théâtrale allaient au même fonds. (Pour l’école), le nom du pape Pie X fut vraisemblablement choisi en fonction du retentissement de sa toute fraîche canonisation en 1954. « (R. NOÉ, id)
La première pierre de l’école fut solennellement posée le 13 mars 1955 et le 17 septembre suivant déjà, Mgr Van Eynde bénissait les nouveaux locaux. Ces locaux, qu’on qualifierait aujourd’hui de provisoires, ont été remplacés par les importantes constructions de 2003 mais la « première pierre » a été récupérée et se trouve actuellement devant l’autel en notre église où on peut la contempler en évoquant tout ce qu’elle représente. Le vicaire Van Schoubroeck inaugura aussi une « Consultation des nourrissons » locale qui ouvrit ses portes le 14 juin 1955.
La même année, la chapelle du Sacré-Cœur était devenue officieusement « Chapellenie de Notre-Dame du Blankedelle ». Elle était ouverte à une messe publique quotidienne. La dédicace « Notre-Dame » est due à une proposition de l’abbé Van Schoubroeck, avec l’accord unanime des groupes de foyers, tous motivés par une dévotion particulière et personnelle à la Vierge Marie.
A cette époque, les œuvres étaient au nombre de vingt-trois, dont dix paroissiales et dix spécifiques au quartier. Toujours d’après R. NOÉ, nous citons ces dernières :
- Groupe N.-D. des Foyers
- Aides familiales
- Gardes d’enfants
- Consultation des nourrissons
- « Lien » de chrétienté
- Dépannage
- Prêt de livres
- Lutins
- Louveteaux
- Mon Club (pensionnés)
Un cercle biblique s’ajoutera en janvier 1957, de même qu’un ciné-club. La Chorale N.-D. du Blankedelle se produisit pour la première fois aux offices de la Semaine Sainte de 1957. Elle était née de la fusion d’une chorale masculine et d’une autre, féminine, « Les pinsons du Blankedelle ».
Le 10.12.1957,succède au chapelain-vicaire Van Schoubroeck. le Chapelain Roger Dereymaeker. Celui s’attachera à faire reconnaître la « chapellenie » comme une paroisse à part entière, tant par l’évêché que par l’État. La paroisse est en effet une institution officielle dans l’État belge.
C’est sur un beau parchemin daté du 25 décembre 1959 que le Cardinal Van Roey informe le clergé local et les Auderghemois de sa décision de constituer la chapellenie en paroisse autonome. Le roi Baudouin signe l’arrêté royal légal à Elisabethville, ce même 25 décembre 1959. C’était lors de son second voyage au Congo. L’arrêté royal paraîtra au Moniteur Belge du 23 février 1960.
L’abbé Roger Dereymaeker devint le premier curé de la nouvelle paroisse et cela jusqu’en 1972.
Il y avait un deuxième objectif : construire une église. Dès 1960, lors de la première séance du Conseil de la Fabrique d’Église, on décide d’entreprendre les formalités pour la construction. Recherche des finances, plans, construction, ameublement s’échelonnèrent sur dix ans.
C’est le 23 décembre 1970 que Mgr Suenens consacrera l’église.
L’église
L’église a été construite en 1968 selon les plans des architectes Albert Debaeke et Pierre Pinsard.
Elle se compose de deux volumes: le premier, en briques ocres, contraste avec le second, cubique et posé en retrait. L’église est prolongée de part et d’autres par plusieurs bâtiments en briques disposés en U autour d’une petite cour. De cet ensemble se détache (à l’avant plan) un clocher-campanile en béton armé.
La statue de Notre-Dame
L’orgue
L’instrument fut conçu par Patrick Collon et est basé sur le style de l’Allemagne centrale du XVIIIe siècle. C’est en été 1973 que l' »Ensemble Vocal et Instrumental du Blankedelle » se constitue en association sans but lucratif sous l’impulsion de Georges Dewilde, organiste de l’église. Cette association avait pour but d’organiser des manifestations culturelles et de doter l’église d’un nouvel orgue. La Fabrique d’église étant endettée par la construction de l’église récente, c’est par ces activités soutenues par des mécènes que les fonds ont été rassemblés. En février 1976 contact est pris avec le facteur d’orgues Patrick Collon de Laeken en raison de « ses très sérieuses références ». La composition de l’instrument fut convenue et la commande fut passée au mois de mai. Alors que la fin des travaux était prévue pour octobre 1979, c’est à cette époque que le facteur d’orgues perdit son épouse. Les réalisations de l’association ont été soutenues par l’abbé X. Goegebeur, alors curé de la paroisse. Selon les dates de la plaquette éditée sur l’orgue et l’association, l’orgue a été inauguré en 1980 ou 1981.
Les céramiques
L’église est décorée de plusieurs céramiques dont un chemin de croix qui relie la passion du Christ avec des situations contemporaines.
Chemin de croix : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
« Il est ressuscité comme il l’avait annoncé »
Les disciples d’Emmaüs (dans la chapelle)
Le baptême du Christ (dans le baptistère)