Patrimoine de Ste-Anne

 

Ste Anne

Historique

Au 11e siècle, les bucherons de la forêt de Soignes allaient prier à la chapelle Sainte-Anne qui était la propriété des ducs de Brabant comme en témoigne la petite tête en pierre qui surmonte l’entrée de cette chapelle. Au XIIe siècle, Rome interdit aux laïcs de posséder des églises et peu à peu celles-ci furent transférées – parfois contre paiement – soit à l’évêque, soit à un établissement religieux’. En 1307, le duc de Brabant Jean Il cédait sa petite église aux Dominicaines de Val-Duchesse , prieuré fondé en 1262 grâce à l’appui de la duchesse Aleyde, et qui ne cessait de se développer. L’acte de donation nous livre le nom du desservant à l’époque: « . . .de altari, cui deservit dominus Egidius presbyter in ecclesia de Oudergem« .

La population d’Auderghem s’accrut fortement entre les années 1820 et 1840 et la chapelle Ste Anne ne suffit plus au nombre croissant de fidèles qui se pressaient à l’office dominical. La nécessité apparut donc clairement: il fallait doter la communauté paroissiale d’une nouvelle église. L. Spaak, reçut ordre de dresser les plans qui furent approuvés par le conseil communal en septembre 1842. Il conçut un projet d’exécution rapide et qui ne coûtait pas trop cher, en fait un plan qu’il put sortir de ses tiroirs. En 1839 déjà, il avait construit une église identique à Koekelberg. Cet architecte avait pour mission de construire maisons communales, presbytères et d’autres églises encore, telles celle de Molenbeek-Saint-Jean (1834), Schepdael (1850) et Ganshoren (1850).

La création de la nouvelle paroisse devait être confirmée officiellement par Malines. Un acte de l’archevêque Mgr Englebert Sterckx, en date du 25 novembre 1843, énumère en détail les raisons de cette création et précise même les limites du territoire de la paroisse.

Statue de Ste Anne

Cette statue de Ste Anne est réputée provenir de l’ancienne chapelle Ste Anne d’Auderghem, de même qu’une statue de St Roch, laquelle a disparu en 1944. Curieusement, Ste Anne n’est pas la femme âgée que l’iconographie représente généralement, mais une jeune femme apprenant à lire à Marie qui porte le Seigneur dans ses bras. La statue est placée dans un des deux autels baroques que la Fabrique d’église acheta en 1875 à l’église Notre-Dame du Sablon. (source : L. Everaert : De Sint Annakapel te Oudergem, 1998)

Histoire de Ste Anne

Un évangile apocryphe du 2e siècle raconte la naissance et l’enfance de Marie, fille de Ste Anne et St Joachim, histoire qui s’inspire de celle du prophète Samuel, fils d’Anne et Elkana (1Samuel, ch.1). La vie de Ste Anne est représentée dans une série de céramiques de Pierre Liefooghe, placées dans la « chapelle de verre » de l’église Ste Anne.

Les Obiits

Les chauve-souris mènent aux obiits : il y a un peu plus d’un an, des voisins de l’église Sainte-Anne, amis de la nature, sont montés dans les combles de l’église pour voir s’ils n’hébergeaient pas de chauve-souris et voilà, que, à l’entrée du grenier de la nef gauche, accessible seulement par une échelle (et où ne va donc que très rarement), ils découvrent des obiits !!

Qu’est-ce qu’un obiit ? C’est un tableau, représentant les armoiries d’une personne décédée. Lors des funérailles, il est apporté à l’église dans le cortège funèbre, puis posé devant le cercueil. Souvent, après la cérémonie, les familles des défunts font don de l’obiit à l’église où ont eu lieu les funérailles. L’obiit est alors exposé dans cette église.

Cette coutume était très en honneur au XIXè siècle et les obiits retrouvés datent de ce siècle, le plus ancien étant de 1838 et le plus récent, de 1898.

De qui sont les obiits retrouvés ? Ils appartiennent à deux familles importantes pour l’histoire d’Auderghem et de la paroisse : les  Waha et les Cartier.

Les  Waha ont donné le deuxième bourgmestre d’Auderghem, François, dit Franz, qui fut bourgmestre de 1872 à 1884 et reçut le titre de baron en 1872.Nous n’avons (malheureusement) pas son obiit, mais nous avons

celui de son père, Adolphe Guillaume (1805-1871), qui décéda chez son fils, à Auderghem ;

celui de son oncle et beau-père (car Franz épousa sa cousine germaine, Louise de Waha), Eugène de Waha (1812-1886),lequel fut bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre de 1846 à 1863 ;

celui de sa belle-mère, l’épouse d’Eugène, Mathilde Gilissen de Meisenberg (1820-1898) et ceux des parents de cette dernière, Philippe Gilissen de Meisenberg (1786-1838) et Caroline de Burbure de Terbrugge (1797-1865).

Du côté Cartier, nous n’avons malheureusement pas l’obiit d’Amour de Cartier, bourgmestre de Watermael-Boitsfort de 1843 à 1849, lorsqu’Auderghem était un hameau de cette commune. Amour de Cartier était propriétaire du château de Val Duchesse.

Cependant, nous avons celui de son épouse, Pauline Garnier (1812-1868) ;

celui de sa fille Anna (1836-1871), qui mourut du typhus à 34 ans, quelque mois après avoir hérité de Val Duchesse ; celui de l’époux de celle-ci, son gendre, François Puissant d’Agimont (1825-1872), (fils de Jacques Puissant, maître de forges et bourgmestre de Charleroi) ;

enfin, celui de sa belle-fille Idalie de Burtin d’Esschenbeek (1836-1875), épouse de son fils Paul (1835-1908), la sépulture du couple se trouvant d’ailleurs toujours au cimetière d’Auderghem.

L’état des obiits et leur avenir. Les obiits retrouvés n’étaient pas en bon état, loin de là….Ils ont sans doute été oubliés pendant des décennies, ayant été déposés, sans trop de précaution, dans le grenier où on les a retrouvés, probablement peu après le concile Vatican II. Sans parler de la poussière accumulée, ils avaient tous été attaqués par des insectes mangeurs de bois et par des moisissures. Leur stockage dans des conditions non idéales a entraîné avec le temps des mouvements du bois, qui ont provoqué l’ouverture des joints des panneaux et des soulèvements de la couche picturale. Les cadres aussi étaient abîmés.

Qu’en faire, s’est demandé la Fabrique d’église ? Continuer à les laisser irrémédiablement se détériorer, voire les mettre tous à la poubelle, c’est-à-dire les apporter à la déchetterie ? Cette option, la plus économique qui soit, n’a pas été retenue : les obiits retrouvés appartiennent à l’histoire de la commune et de l’église, dont les titulaires des obiits étaient des  paroissiens ; il faut savoir en effet qu’au XIXè siècle Auderghem, c’était la campagne et que les familles aisées de Bruxelles y avaient des résidences, où elles venaient régulièrement, surtout l’été. Les personnes dont on a retrouvé les obiits ont donc fréquenté l’église Sainte-Anne.

Du point de vue artistique aussi, les obiits ne sont pas sans valeur ; ceux déjà exposés en témoignent et ceux qui le sont et le seront après restauration, tout autant et même beaucoup plus. Il faut souligner en outre que rares sont les obiits que l’on a gardés et, surtout, restaurés.

C’est pourquoi il a été décidé de restaurer les obiits retrouvés. Après consultation de plusieurs spécialistes, qui ont vu les œuvres et les ont appréciées, la Fabrique a choisi l’offre économiquement la plus avantageuse, celle d’une jeune restauratrice, Géraldine le Grelle. Le coût total de la restauration des 8 obiits est de 8.080 €

L’objectif est de remettre les obiits dans l’église, comme ils l’ont été pendant des décennies et comme on en voit souvent dans des églises de nos contrées. Ils seront remis en les contextualisant, c’est-à-dire en expliquant ce qu’est un obiit et qui sont les personnes dont on peut admirer les armoiries. C’est une leçon d’histoire qui s’offre à nous et qui montre l’évolution de la commune et de la paroisse depuis le XIXè siècle. Aujourd’hui, notamment, il n’est plus nécessaire d’être un homme, aristocrate fortuné, pour devenir bourgmestre, l’on ne risque plus de mourir du typhus à 34 ans à Auderghem et les obiits des femmes ne seraient pas plus petits que ceux de leur mari !

Mais la restauration a un coût, qu’il faut financer. Or, la restauration de tableaux représentant les armoiries de personnes défuntes peut difficilement être considérée comme au cœur de la mission de la Fabrique d’église, dont, du reste, les recettes sont limitées.

C’est pourquoi la Fabrique, après avoir étudié différentes sources de financement, a obtenu le soutien de la Fondation Roi Baudouin, qui  a marqué son accord sur l’ouverture auprès d’elle d’un compte de mécénat culturel – musées. Ouverte tous les jours de l’année, notre église peut en effet être assimilée à un musée.

La Fondation Roi Baudouin apporte donc sa collaboration au projet. Les dons à partir de 40 € par an faits à la Fondation bénéficient d’une réduction d’impôt de 45 % du montant effectivement versé (art. 145/22 CIR).

Pour concrétiser votre don, la Fabrique vous prie donc de le verser sur le compte de mécénat culturel « Restauration des obiits retrouvés à l’église Sainte-Anne, Auderghem », géré par la Fondation Roi Baudouin, n° de compte BE10 0000 0000 0404 BIC : BPOTBEB1 de la Fondation, avec la mention 623/3764/70045 (attention mention structurée).

Actuellement (5 janvier 2023), sur les 8.080 € du coût total de la restauration des 8 obiits, 4.445 € ont pu être assurés ; il en reste encore 3.435 € à trouver.

Avec tous nos remerciements pour votre contribution !