St Julien
Historique
La paroisse Saint-Julien à Auderghem a été fondée par arrêté royal du 24 mai 1906 dans le quartier de la Chasse Royale à Auderghem. Ce n’est que le 6 septembre suivant qu’Emile De Ruysscher fut désigné comme premier curé. Il célébra la première messe le 7 octobre 1906 à l’occasion de la fête du Saint-Rosaire. Le 14 octobre furent célébrés les premiers baptêmes et le 20 octobre avait lieu le premier mariage. Ainsi commença la vie spirituelle de la paroisse
Ce quartier était en pleine expansion à cette époque. Le fondateur de la paroisse, Nestor Plissart (1846-1923), bourgmestre d’Etterbeek céda au profit de la future paroisse des terrains en vue de la construction de la première église paroissiale. Cette église construite en 1906 fut désaffectée en 1965. L’église actuelle fut consacrée par le cardinal Suenens le 1er mai 1965. Le territoire de la paroisse s’étend majoritairement sur la commune d’Auderghem et sur une partie de Woluwe-Saint-Pierre.
l’ancienne église vers 1934
Saint Julien, 2ème évêque de Cuenca (1128-1208)
Le saint patron de la paroisse est un évêque espagnol qui vécut de 1128 à 1208. Après des études brillantes, il devint professeur à l’université de Palencia. A cette époque, il prend l’habitude de tresser de petits paniers d’osier qu’il remplit de vivres qu’il distribue aux pauvres. C’est d’ailleurs à cet attribut qu’on reconnaît les représentations de ce saint. Puis il éprouve le besoin de se retirer dans un lieu dénommé « La Semella » près de Burgos où il se prépare à la prêtrise. Il est ordonné en 1166 et commence une vie missionnaire à travers toute l’Espagne qui, faut-il le rappeler, à l’époque était divisée en deux parties : au Nord la partie chrétienne et au Sud des territoires occupés par les Maures qu’il connaissait bien pour avoir étudié le Coran et avoir suivi l’enseignement d’Averroès à Cordoue. En 1191, il est nommé archidiacre de la cathédrale de Tolède. Il est remarqué par le Roi Alphonse VIII de Castille qui en 1196, le propose comme deuxième évêque de Cuenca (ville située au Sud-Est de Madrid) et en juin de la même année, saint Julien est consacré évêque de cette ville. Dès la première année de son épiscopat, il fut confronté à une épidémie de peste et se dépensa sans compter pour tous, musulmans, juifs et chrétiens furent secourus avec la même sollicitude, ce qui lui valut l’appellation d’évêque humanitaire et charitable. Pendant ses rares moments de liberté, il continuait à fabriquer ses petits paniers d’osier comme au temps où il était étudiant à Palencia. On commença à les appliquer sur les pestiférés et à leur contact ils guérissaient tous chrétiens, musulmans et juifs. A la peste, succéda la famine l’année suivante. Le saint évêque fit distribuer le contenu de tous les greniers à blé épiscopaux et quand le jour tant redouté où les greniers furent vides arriva, saint Julien pria et Dieu l’entendit. Un troupeau d’ânes chargés de sacs de blé arriva aux granges de l’épiscopat et lorsque l’on eut déchargé les sacs, tous furent stupéfaits de voir disparaître le troupeau qui les avait apportés. Saint Julien comprit qu’il s’agissait de blé miraculeux et tombant à genoux remercia Dieu, source de tout bien. Quand la famine prit fin, il entreprit une sainte mission dans toute la région consacrant le vendredi aux musulmans pour lesquels il prêchait en maniant le Coran, le samedi il s’adressait aux juifs en s’aidant de l’Ancien Testament et les autres jours il les destinait aux chrétiens à qui il rendait la ferveur au moyen de sa prédication éloquente. Saint Julien mourut à Cuenca le 28 janvier 1208, date à laquelle l’église fête ce saint. Il fut canonisé par le Pape Clément VIII le 18 octobre 1594. Son reliquaire est conservé dans la chapelle du Transparent dans la cathédrale de Cuenca.
La chapelle de St-Julien
C’est un lieu privilégié de recueillement et d’accueil.
A côté de l’ église, elle remplit des fonctions propres grâce à sa plus petite taille.
Elle est le lieu de calme des prières solitaires et celui du rassemblement quotidien pour les célébrations de 8h. et de 18h30. Elle donne un cadre à leur mesure aux cérémonies familiales comme les baptêmes, les mariages ou les enterrements. Elle accueille la pastorale des plus jeunes en leur offrant un espace chaleureux. Elle propose un coin à la mémoire des défunts et d’intentions de prière.
Les icones de la chapelle de St-Julien
Ces œuvres, signes de la présence de Dieu parmi nous, ont été réalisées en 2002 pour cette chapelle.
La tradition des icônes vient de l’église orientale, pour laquelle elles offrent une présence réelle, vision de l’au-delà. Dans un esprit d’œcuménisme, une religieuse d’Auderghem reprend ce savoir-faire au service de la transmission de la Parole. Comme toutes les icônes, la CROIX GLORIEUSE et la VIERGE de la chapelle répondent à des règles très précises. Elles ont été conçues dans la prière, le jeûne et le silence. Dans le bois initial, une prière choisie pour notre communauté a été inscrite : « O Christ, source de vie, répands en nous ton Esprit »
Rappelant le rythme de la Création, le bois est préparé pendant 7 jours. On applique sur un lin ou une toile de coton 12 couches successives d’un enduit de poudre de marbre pour obtenir une surface lisse et dure.
Le dessin est placé à partir de formes géométriques et se caractérise par une perspective inversée. On applique ensuite les feuilles d’or avec un vernis. Les couleurs sont obtenues en liant des pigments naturels à un mélange de jaune d’œuf, de vinaigre et d’eau de source. Des dizaines de couches sont superposées en partant de la plus foncée jusqu’à arriver à la teinte et à l’intensité souhaitée. Après chaque couche, un temps de séchage complet est respecté. La couleur « chair » par exemple vient de la terre glaise.
Les couleurs ont aussi une valeur symbolique :
- OR= lumière et richesse de Dieu
- BLANC= pureté et innocence
- OCRE= terre
- ROUGE= Saint Esprit et martyr
Les chaises permettent d’adapter l’espace au nombre de présents et au type de célébration. Le tapis offre aux plus jeunes la liberté de s’y regrouper à même le sol, l’éclairage donne une lumière douce propice à la méditation. Le coin gauche est délimité pour la prière personnelle, grâce aux petits bancs, aux textes proposés sur le pupitre, au cahier d’intentions et aux lumignons. Ce coin est aussi celui du souvenir des défunts, notamment ceux de la paroisse, dont les noms figurent sur de petites croix en bois.
La chapelle est habitée de notre présence quotidienne et de nos prières.
Mais surtout, elle est le lieu de la présence divine, magnifiquement symbolisée par deux icônes :
LA CROIX GLORIEUSE
Regardez bien ce Crucifix…il est déjà l’image de la résurrection et de la transfiguration à venir. Pas de tristesse ou d’abattement. Son corps est tendu vers le ciel, il s’élève. Ses plaies ne sont que cicatrices. Il est fils du Dieu vivant : la colombe sur sa tête, Esprit-Saint et messager, nous le désigne ainsi. «Ecoutez-le ». L’anagramme dans l’auréole indique « celui qui est ». Il est prêtre, comme le montre l’étole surson épaule droite. Elu, il porte le vêtement blanc qui est aussi celui du baptême. Homme parmi les hommes de son temps, sa tunique est proche de la toge romaine.
Le rouge cerne la croix de style oriental. Le martyr a été accompli et dépassé. L’Esprit-Saint domine.
L’or envahit l’espace, présence apaisante de la lumière de Dieu. Le Christ ouvre le chemin de Gloire.
LA VIERGE
Cette icône est la reproduction de « la Vierge de Vladimir » qui date du XVII° siècle. Elle est plus mystérieuse et sombre, tout en restant chaleureuse et intime. Une mère, en retrait, accompagne son enfant. Cette mère porte un titre unique, énoncé par l’anagramme: « mère de Dieu ». Le dogme de sa virginité « avant, pendant et après » est symbolisé par les étoiles sur son front et ses épaules.
L’enfant n’est plus un nourrisson, il est même vêtu comme un adulte. Le verbe s’est fait homme. Il est rayonnant :« lumière née de la lumière ». Marie l’enlace plus qu’elle ne le tient. Leur tendresse est visible. Elle aime Dieu, elle l’a conçu dans son cœur avant de le concevoir dans son corps. Son regard plein de foi et de pureté s’ouvre au monde.
Cette icône révèle deux mystères : celui d’un Christ incarné et celui d’une maternité divine.