Notre-Dame des Grâces
Historique
En 1934, Les Franciscains décident de construire un couvent dans le quartier dénommé le Chant-d’Oiseau à Woluwé-Saint-Pierre.
La réalisation fut confiée à Camille Damman (1880-1969), faisant partie de la seconde génération d’architectes « Art Nouveau Géométrique ». Cet architecte est connu pour de nombreuses réalisations : des maisons particulières et des immeubles de collectivités un peu partout en Belgique et en France.
Le couvent du Chant-d’Oiseau fut fondé dès 1935, comme une maison d’étude et de rayonnement intellectuel. Dès l’ouverture de la Maison, les Franciscains y transfèrent leur centre de formation en vue de la prêtrise, ce jusqu’en 1968. Les vocations se faisant plus rares, les étudiants désertèrent le Chant-d’Oiseau au profit d’autres Maisons plus petites. Décision fut prise de conserver les infrastructures et de les affecter à des formations spirituelles ou non ouvertes au public. Le lieu se nomme désormais « Maison Notre-Dame du Chant-d’Oiseau, Centre de formation ».
L’église fut construite en 1947-1949. Elle appartient à la communauté franciscaine, qui l’a cédée en 1985 à la paroisse Notre-Dame des Grâces (Fabrique d’église) en bail emphytéotique de 30 ans, renouvelé en 2015.
L’église
L’église, inspirée du roman primaire, est l’œuvre de l’architecte Camille Damman. Elle fut bénite le 2 juillet 1949 par le cardinal Van Roey. La hauteur de la façade est de 25m, la nef longue de 85m, pour une hauteur de 18m50. On compte 196 fenêtres.
C’est un lieu de recueillement et de célébrations pour les frères et sœurs de Saint François d’Assise, la communauté paroissiale et les hôtes de passage. C’est aussi un sanctuaire où de nombreux artistes, architectes, sculpteurs, céramistes ont exercé leurs talents pour vous inviter à la prière.
L’oratoire
L’oratoire, à droite, vers le milieu de l’église, constitue un lieu de recueillement. Le tabernacle a été réalisé par le céramiste Max van der Linden. Dominé par François, qui, tel un guetteur, veille sur l’Eglise, il représente des scènes de la vie du saint.
Sur la porte du tabernacle, une évocation de l’eucharistie avec le Poverello comme l’un des disciples d’Emmaüs.
Une icône, réplique exacte de la Croix vénérée dans la Basilique Sainte Claire à Assise, a été écrite par le maître iconographe italien, Monsieur Paolo Orlando, du 25 janvier au 13 février 2019 et bénite par Mgr Kockerols lors de l’Eucharistie du 14 février 2019.
Vous en trouverez une description par soeur Myriam,clarisse du Chant d’Oiseau, en suivant ce lien
Les chapiteaux
Les chapiteaux ont été réalisés par les sculpteurs Gaston et Michel Annaert. Ils illustrent les mystères de Marie, patronne de l’église et des vocables sous lesquels elle est invoquée, une évocation de la vie de S. François d’Assise ; une célébration du mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur, la Parole révélée et les autres sacrements de la vie chrétienne.
Les chapiteaux du transept évoquent le mystère de l’Eglise fondée sur les apôtres, et l’Ordre franciscain, représenté par ses figures les plus connues.
Les vitraux
Les vitraux ont été réalisés entre 1961 et 1967 par les maîtres verriers Simon Steger et Fernand Crickx. Les vitraux non figuratifs, plus récents, ont été dessinés par Jehan de Meester.
La rosace de façade (au-dessus des orgues) représente la Vierge à l’Enfant au coeur de la Création.
L’orgue
L’orgue compte parmi les plus grands instruments modernes d’Europe (15 tonnes et 14,50m de haut). Réalisé en 1981 par le facteur allemand Detlef Kleuker.
La conception musicale est due à l’organiste Jean Guillou et l’esthétique du buffet à l’architecte Jean Marol.
Un instrument révolutionnaire, habillé d’une sculpture contemporaine, évoquant, pour rappeler le nom du quartier, deux oiseaux en parade nuptiale.
Une asbl Musique au Chant d’Oiseau prend en charge l’organisation de nombreux concerts.
St François et l’ordre franciscain
Fils d’un riche marchand drapier, François naît à Assise en 1181(82), époque de grandes transformations sociales et de violences. Menant la vie de la jeunesse aisée de son époque, il veut devenir chevalier. Fait prisonnier au cours de la guerre Assise-Pérouse, il connaîtra la geôle durant un an. Il s’engage ensuite comme mercenaire pour rejoindre les troupes pontificales.
Une nuit d’étape, il entend une voix mystérieuse : « Pourquoi suivre le serviteur au lieu du maître dont il dépend ? ». François rentre à Assise. Une année de conversion et de ruptures. Bouleversé par une page d’Evangile sur la pauvreté, il la prend comme règle de vie.
Trois ans après, quelques jeunes vont se joindre à lui, pour mener une vie de pénitence et de charité : fréquenter les pauvres et les marginaux, prêcher à tous l’Evangile et la conversion. Cette « fraternité des pénitents d’Assise » se dote d’une règle de vie : pauvreté, travail et prédication de la paix.
Avec l’aide des conseils du Poverello, Claire d’Assise fondera l’Ordre des Pauvres Dames (Clarisses).
François suscitera aussi un « tiers ordre » (aujourd’hui Ordre Franciscain Séculier) pour laïcs désireux de vivre la réalité franciscaine tout en restant dans le monde.
L’originalité du « petit pauvre » est la recherche d’une existence la plus proche possible de celle du Christ. Sa lecture de l’Evangile a humanisé considérablement la religion de son époque et des suivantes.
Notre-Dame du Chant d’Oiseau
La statue de la Vierge au sourire, vénérée dans la petite chapelle au fond de l’église, est une copie de la statue « Notre-Dame aux chants d’oiseaux « , nichée dans un hêtre, du petit bois « Vogelzang » (Chant d’Oiseau) sur les bords de la Senne, en dehors des murailles de Bruxelles.
Les premiers franciscains s’y établirent en 1228 et y construisirent une église en 1244, incorporant la chapelle de la Vierge, à l’endroit où se trouve aujourd’hui la Bourse. Les ruines de cette première implantation peuvent encore se visiter.
L’antique statue de Notre-Dame, chaque fois sauvée de plusieurs désastres, retrouvera sa place en 1862 chez les Frères Mineurs de la rue d’Artois. C’est une copie exacte de cette vénérable statue, qui se trouve aujourd’hui dans l’église Notre-Dame des Grâces.